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Photo du rédacteurCélie Dabry

Il est toujours temps de choisir d'être un "parent suffisamment bon" (*)

Dernière mise à jour : 10 oct.

Ce qui abîme un enfant n’est pas de grandir avec un parent vulnérable, rongé par ses traumas et son histoire. Ce qui abîme, c’est de grandir dans un environnement dans lequel son parent n’est pas soutenu dans sa parentalité, un environnement qui minimise et excuse les manquements sans jamais encourager le changement. « c'est pas ta faute, tu n’as pas eu une vie facile » / « il.elle comprendra plus tard » / « c’est rien ca ira mieux demain ». C’est faux, et cela enferme ce parent dans sa culpabilité et sa honte.

La réalité, c’est que sans prise de conscience, cela n’ira pas mieux demain ni après-demain.


La première étape, c’est donc de prendre conscience de nos blessures. Celles qui bien trop souvent se mettent au travers de notre chemin vers le parent que nous voulons être. Au travers de notre relation avec notre enfant.

Prendre conscience est possible dès lors qu’il y a un espace pour dire. Dire la honte de se sentir « à part » à cause de nos blessures. Dire la culpabilité de ne pas être celui.celle que nous avions imaginé être avec notre.nos enfant.s. Dire la colère jamais autorisée, la tristesse jamais pleurée, la joie toujours rabrouée.

C’est alors que je peux reprendre du pouvoir personnel et choisir ma direction (1). En tout cas, remettre de la conscience dans mon rôle de parent pour cet enfant. Loin de l’amertume, de la vengeance, loin de la répétition inconsciente, ou de la parentalité « par opposition à », loin des attentes qui ont pesé sur moi et qui pèsent peut-être encore.

Au plus près de cet enfant, au service de notre lien.

 

Je peux alors choisir d’être un parent Chaleureux, Cohérent et Constant (2) même dans l’inconstance (nous ne sommes pas des robots, et nous avons la chance de pouvoir utiliser nos mots pour dire précisément quand nous ne pouvons pas répondre / être présent !).

Un parent qui ne nie pas ses propres émotions, ni celles de son enfant. Un parent qui pleure de tristesse afin d’accepter ; qui dit sa colère et demande afin de se rétablir et d’obtenir réparation ; qui tremble de peur afin de se sentir vivant ; qui crache son dégoût afin de repousser ce qui n’est pas juste pour lui ; un parent qui saute de joie de ce moment de partage et de complicité et un parent qui sent l’amour envahir son cœur et son corps lorsqu’il observe son enfant endormi., et qui DIT cet amour ; un parent qui sent la culpabilité d’avoir blessé, afin de trouver comment réparer. Un parent qui reconnaît et autorise l’ensemble de ces émotions à son enfant.

Un parent Vivant.

 

Je peux choisir d’être un parent qui protège son tout petit, porte les élans de vie de son enfant et se réjouis pour celui-ci.

 

Il est toujours temps de choisir d'être un parent suffisamment bon.

 

Nous ne transformons pas notre parentalité avec des livres ou autour d’un café. C’est un point de départ certes. Pour autant, l’humain est un être éminemment social (3). C’est de la relation qu’il prend Vie, c’est en relation qu’il grandit.


Nous pouvons transformer notre parentalité, choisir d’être ce parent protecteur, porteur et qui prend plaisir, avec chaleur, cohérence et constance.

Le premier pas, c’est de choisir d’être entendu, informé et soutenu. Parlons-en.



(*) "good enough parent" Donald Winnicott

(1) Nous pouvons également choisir d'aller guérir nos blessures, à l'aide d'un travail en psychothérapie, et en prenant soin de collaborer avec un professionnel supervisé et en formation continu.

(2) Danielle Laporte, 1997. Psychologue clinicienne et autrice de nombreux ouvrages sur la psychologies de l'enfant et les relations parent-enfant.

(3) David Hume, philosophe écossais (1711 – 1776). Pour Hume, l’homme est un être "éminemment social, qui existe par et pour ceux qui l’entourent"

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